Il n’y a pas de mal à scander «Go Habs Go!»

Êtes-vous prêts à scander «Allez Canadiens, allez!», au Centre Bell, un vendredi soir? Non, mais franchement.
Il a suffi d’une plainte pour que l’Office québécois de la langue française oblige la Société de transport de Montréal à retirer l’expression «Go Habs go!» de son affichage électronique sur ses autobus.
Dorénavant, ça sera en français.
À titre de citoyen québécois, je milite pour un bon usage de notre langue. J’ai déjà fait appel moi-même à l’OQLF pour qu’il rappelle à un grand hôtel du centre-ville de Montréal que le français est la langue première du Québec.
Alors que j’avais un problème avec mon billet de stationnement, mon appel au service d’aide avait été relayé à Toronto où le préposé ne connaissait pas un traître mot de notre langue.
Ça m’avait mis en beau maudit!
Agir pour les bonnes raisons
Que l’on veuille protéger le français, c’est primordial. Mais encore faut-il le faire pour les bonnes raisons.
Le mot go est consacré dans le monde du sport à travers le monde. L’expression «Go Habs go!» résonne aux matchs du Canadien depuis des décennies. En premier, on l’entendait au Forum. Depuis près de 30 ans, c’est au Centre Bell.
L’appellation Habs, diminutif pour Habitants, fait partie du folklore québécois du hockey. Ce n’est pas une menace pour la survie du français chez nous. Les politiciens de toutes allégeances le disent.
Comme le dit la députée péquiste Catherine Gentilcore, la protection du français passe par d’autres priorités. La priorisation du français dans nos maisons d’enseignement et la francisation des nouveaux arrivants doivent faire l’objet d’un contrôle plus serré.
Le Quartier latin, autrefois un fief de la francophonie montréalaise, a drôlement changé à cet égard. Avant la dernière période des Fêtes, moi et ma conjointe sommes tombés sur un restaurant où on a dû demander de se faire servir en français.
En pleine rue Saint-Denis!
Ça, c’est un problème.
Que l’on dise «Go Habs go!» s’inscrit dans un mouvement populaire faisant partie de nos mœurs depuis longtemps.
Faisons donc la part des choses.